Dans son duel à distance avec le tout nouveau F-35 américain de Lockheed Martin lors du programme de démonstration du Bourget, le Rafale n’avait pas à rougir de ses performances. L’avion tricolore, qui a effectué son premier vol en 1986, s’impose toujours comme l’un des avions de combat au meilleur niveau mondial. Comment expliquer ce paradoxe ? « L’architecture du système d’arme du Rafale est par nature évolutive. Régulièrement, nous apportons des évolutions sur de nombreux systèmes et fonctionnalités de l’avion au premier rang desquels les capteurs comme le radar à antenne active ou les armements », explique l’adjoint au programme Rafale de la Direction générale de l’armement, présent au salon du Bourget. Depuis ses débuts, l’avion de Dassault Aviation a été modernisé par étapes, suivant différents standards selon le jargon aéronautique militaire. Il se prépare ainsi à bénéficier d’une nouvelle modernisation qui répond au standard F3R, en développement depuis 2014. Cette mise à jour repose principalement sur l’intégration de deux nouveaux équipements. D’une part, le nouveau missile air-air de longue portée de MBDA, le Meteor. Ce missile est capable d’atteindre une cible à plus de 200 kilomètres de distance. D’autres appareils de combat en sont déjà équipés comme le Grippen suédois ou le Typhoon du consortium Eurofighter. Toutefois, selon la DGA, le Rafale sera le seul à en tirer la pleine capacité. Pourquoi ? Car il est le seul avion de combat européen à disposer d’un radar de dernière génération, dit à antennes actives, 30% plus performant que les radars classiques. Il est ainsi capable de détecter au plus loin les cibles, jusqu’à plus de 100 Km. La combinaison du missile longue distance et du radar permet au Rafale de bénéficier d’une capacité d’interception sans équivalent selon la DGA. D’autre part, le Rafale sera équipé d’une nacelle de désignation laser d’objectifs au sol, le pod Talios qui va renforcer ses capacités d’attaque au sol. L’équipement fonctionne comme une caméra capable de prendre et de transmettre des photos et des vidéos à longue distance avec une grande résolution. Ces images sont directement visualisables par le pilote depuis le cockpit. La qualité est telle qu’on sait distinguer sur les images si un homme est armé ou non. « Cela va permettre au pilote de gagner en distance d’engagement, d’identification des cibles et de prise de décision en temps réel. Cela réduira également les risques de dommages collatéraux », explique l’expert de la DGA. Son imagerie, opérant à la fois dans les modes infra-rouge et visible, a été testée sur différents type d’environnement (urbain, rural, maritime, montagnard) et permet également de suivre des cibles mobiles. Ce pod a été conçu pour avoir un encombrement similaire à l’équipement de la génération précédente afin de faciliter son intégration sous l’aile de l’avion.